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samedi 23 février 2008

Valérie Pécresse précise les contours du "plan campus"

La ministre de l'enseignement supérieur, Valérie Pécresse, a présenté en conseil des ministres, mercredi 6 février, le cahier des charges et le calendrier du "plan campus" qui devrait faire émerger dix pôles d'excellence capables d'attirer en France les meilleurs chercheurs et étudiants. Une idée chère à Nicolas Sarkozy, inscrite dans la lettre de mission de Mme Pécresse. Le 29 novembre 2007, le président de la République avait précisé que le produit de la vente de 3 % du capital d'EDF, évalué alors à 5 milliards d'euros, servirait à financer ce programme.


Les projets déposés par les universités seront sélectionnés par un comité composé de huit personnalités, issues du monde de l'université, de la recherche et de l'entreprise. Anne-Marie Idrac, présidente de la SNCF, et Gilles Pélisson, directeur général du groupe Accor, feront partie du jury.

Les dossiers seront jugés selon quatre critères : "L'ambition pédagogique et scientifique", "l'urgence de la situation immobilière", "le développement d'une vie de campus" et "la cohérence du projet vis-à-vis du territoire concerné". Ils devront suivre un cahier des charges précis et privilégier les opérations de partenariat public-privé en matière d'investissement et de gestion immobilière.

LISTE DÉVOILÉE AU PRINTEMPS


Selon l'entourage de la ministre, plusieurs universités pourraient être réunies dans un même projet. La liste des premiers campus sélectionnés sera dévoilée au printemps. Un second appel à projets sera lancé à l'automne. Le démarrage opérationnel des campus retenus est prévu début 2009.

L'annonce de ce programme est accueillie plutôt favorablement par la Conférence des présidents d'université (CPU). "Nous ne sommes pas opposés au ciblage de moyens sur quelques pôles universitaires de niveau mondial ou européen, indique Michel Lussault, président de l'université de Tours et porte-parole de la CPU, mais il ne faut pas que cet effort se fasse au détriment de projets plus modestes mais aussi indispensables."


Du côté des organisations étudiantes, la crainte d'un enseignement supérieur à deux vitesses est plus présente. "Le plan campus ne doit pas être un moyen d'instaurer un système concurrentiel", prévient l'Unef. Une mise en garde qui survient après la publication du rapport Attali, dont les propositions jugées trop libérales par les syndicats étudiants ont réveillé les craintes d'un système à l'américaine, avec d'un côté des universités de recherche et de l'autre des "community colleges", qui accueillent des étudiants "locaux" et proposent des formations courtes.

Article du quotidien "Le Monde" du 6 Février.

Sur le site du Ministère de la recherche on peut aussi lire ceci :
« L'opération campus » vise à rénover et à redynamiser les campus existants grâce à un investissement massif et ciblé, pour créer de véritables lieux de vie, fédérer les grands campus de demain et accroître leur visibilité internationale.


Petites précisions :

Il y a un apport de 5 Millions d'Euros pour ce plan campus et une hausse de 30 % de la dotation globale des universités. Cependant 42 % de cette dotation globale ira aux 10 pôles d'excellence, les 74 autres devront se partager les 58 % restant. Les universités n'étant pas identifiées comme des pôles d'excellence verront donc une baisse de budget de 12 %. Sur l'Université Paul Valéry nous avons déjà subis une baisse de 38 % l'année passée (certains départements tels que Sciences du Langage ont eu jusqu'à 55 % de réduction budgétaire).

Le plan campus va définitivement creuser l'écart entre dix universités bien côtées où les frais d'inscriptions devront vite exponentiels (Grâce à la LRU certains Masters coutent déjà plusieurs milliers d'euros) et les autres universités qui n'auront pas le budget nécessaire pour les rénovations et les frais de fonctionnement.

7 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est moche...
Le plan Campus, c'est la destruction de nos universités. Paul Valery ne sera plus rien, l'Etat va encore subventionner les facs et les filières qui rapportent. Et les sciences humaines et sociales alors?

Anonyme a dit…

c fini faut arrêter maintenant. La lru étant passée, le socle de départ est posé. ce serait ridicule de se battre pour ci ou mi sur les modalités d'application de la loi. Les moutons ne se sont pas bougés pour l'abrogation pure et simple, tant pis pour les générations suivantes. Et puis je me dis que quand je vois les mécanismes qui se passent actuellement, même avant la LRU, au sein du personnel enseignant, qui s'avère quelquefois pire que dans le privé, je me dis que ces gens la méritent cette lru.

Ce qui me choque le plus c'est qd meme le rapport pochard qui n'arrive pas à rassembler, la laicité en danger qui n'inquiète personne. Mais d'un autre coté ça ne me choque pas puisque les gens ont préféré monter des comités anti blocage plutot que de s'engager donc ça veut tout dire.

Anonyme a dit…

Opinion Way, ce que tu dis est juste.... tristement juste

Anonyme a dit…

Dégoûtée, déprimée, lassée, fatiguée, en colère, les universités, la fonction publique en général, les privilèges à ceux qui crient plus fort ou qui ont un poids dans la balance économique, les réformes contradictoires (voir les réformes prévues pour les écoles et les plaintes ensuites d'un seconfdaire pas à niveau), la volonté d'un retour à la morale instaurée par un président insultant (voir vidéo du Parisien), des ministres illustrant parfaitement le terme 'd'emplois ficitifs", une presse baillonées, "je ne peux pas vider des caisses qui sont déjà vides" mais je peux financer l'audio-visuel public par mes caisses (voir l'ancienne ORTF, et le contrôle de l'Etat sur elle...), au secour. Comme dirait l'autre, "oh putain 4 ans..."

Anonyme a dit…

Je trouve ça grave qu'on ait laissé passer la LRU !!! Notre mobilisation a été inutile.

C'est vraiment la loose....

Anonyme a dit…

Article
Education nationale : les manipulations du ministère pour supprimer des postes de profs

Depuis 1997 et l'arrivée de Claude Allègre au ministère de l'Education, il faut "dégraisser le mammouth". L'Education nationale est le Premier budget de l'Etat. Dans un contexte de déficit budgétaire chronique, l'heure est donc à la baisse des coûts. Mais l'Education étant un pilier de la société et un sujet sensible aux yeux de l'opinion, le "dégraissage" doit se faire en douceur et répondre à une logique de bon sens. L'argumentation, désormais bien huilée, est donc simple et se veut imparable : le nombre d'enseignants doit diminuer car il y a une baisse des effectifs d'élèves. Raisonnement simple et suffisamment marqué sous le sceau du bon sens pour être compris par tous et expliqué dans les médias. Voilà pour la version officielle. Mais dans la réalité, le ministère procède à de multiples manœuvres pour créer artificiellement le surnombre et ainsi justifier la suppression de postes de profs et modifier en profondeur l'Education nationale. Décryptage.
La version officielle : moins d'élèves, moins de profs

Le nombre de postes proposés aux concours d'enseignements n'a cessé de diminuer. Par exemple, en histoire-géographie, 1029 postes étaient à pourvoir au concours (CAPES) 2003. Cinq ans plus tard, pour la session 2008, il n'y a plus que 600 postes au concours. Le ministère justifie cette baisse par la démographie : puisqu'il y a moins d'élèves dans le secondaire, il faut moins de professeurs. Sauf que dans le même temps, le ministère continue d'embaucher des contractuels. Et la semaine dernière, le rectorat de Créteil a lancé un appel à destination des enseignants retraités pour qu'ils reprennent des heures. La version officielle ne tient pas.
Supprimer des postes pour augmenter le nombre d'heures supplémentaires

Tous les ans, en février, la direction de chaque établissement scolaire communique ce qu'on appelle la "DHG", Dotation Horaire Globale. Le nombre d'heures d'enseignement est établi en fonction des effectifs d'élèves mais aussi des logiques budgétaires du ministère. Pour "dégraisser le mammouth", il faut donc baisser la "DHG".
Depuis quelques années, le ministère procède à des manipulations chiffrées pour supprimer des postes dans les établissements. Le procédé est le suivant : en février, le rectorat établit une fourchette basse des besoins de chaque établissement. C'est à cette époque qu'est donc connu le nombre de classes par niveau. En fonction de l'ampleur des suppressions de classe, des postes de professeurs sont supprimés. Ces derniers doivent alors faire leur demande de mutation dans un autre établissement.
Seulement, en juin, lorsque les estimations des effectifs de l'année suivante s'affinent, la DHG de février s'avère insuffisante. Il est trop tard pour annuler la suppression des postes, le processus des mutations étant quasiment terminé. Des heures supplémentaires sont donc créées. Illustration de la politique de Nicolas Sarkozy : "travailler plus, pour gagner plus".
Quand des titulaires font partie du convoi des retraités

Que deviennent les enseignants qui ont vu leur poste supprimé ? Dans le budget 2008, un fonctionnaire sur trois partant à la retraite n'est pas remplacé. L'objectif sur le quinquennat est de passer au non remplacement d'un poste sur deux. La logique est donc simple : les départs en retraite ne sont pas tous compensés par des créations de postes.
Le raisonnement est suffisamment simple pour être audible et compréhensible dans les médias : il y a moins d'élèves, donc on embauche moins d'enseignants et on ne remplace pas tous les professeurs qui partent en retraite.
Mais dans les faits, ce raisonnement est faux. A l'échelle d'un établissement, lorsqu'un enseignant en mathématiques part en retraite et que le rectorat veut en profiter pour diminuer le nombre de profs en ne le remplaçant pas, cela signifie qu'il faut supprimer des heures d'enseignement, donc diminuer le nombre de classes. A effectifs constants, il suffit donc d'augmenter le nombre d'élèves par classe. Mais supprimer un poste de prof en philosophie signifie logiquement supprimer un poste de prof dans toutes les autres matières. Or, il y a rarement un départ en retraite par matière.
C'est le cas par exemple au lycée Gaston Bachelard, à Chelles, dans l'Académie de Créteil (Ile de France) : 13 postes sont supprimés à la rentrée scolaire 2008. Mais sur ces 13 postes, les départs en retraite ne concernent que 5 personnes (en SES, mathématiques, physiques, génie mécanique, gestion). Dans ce cas de figure, des titulaires font donc partie du "convoi des retraités" et doivent être réaffectés dans d'autres établissements.
Objectif recherché : créer artificiellement le surnombre pour aboutir au "flexiprof"

En ne remplaçant pas des retraités, et en augmentant le nombre d'heures supplémentaires, de nombreux enseignants, qui ont vu leur poste supprimé dans leur établissement, doivent être réaffectés. Dans tous les lycées de Seine-et-Marne (77), pour la deuxième année consécutive, des postes sont supprimés dans toutes les matières.
Il y a alors une situation de sureffectifs : le rectorat a beaucoup de mal à trouver une affectation à tous ces enseignants. Résultat, il n'est pas rare de voir un enseignant être nommé sur poste fixe dans... trois établissements différents pour combler quelques heures par-ci par-là. C'est le cas pour les matières générales. Mais lorsqu'il s'agit de matière plus pointue, comme en génie mécanique, un enseignant peut se retrouver affecté dans une autre matière.
En définitive, sans le dire, le gouvernement est en train de modifier entièrement la nature du métier d'enseignant : le ministère augmente le nombre d'heures supplémentaires pour que chaque professeur augmente son temps de travail. Mais cette hausse des heures supplémentaires passe obligatoirement par la suppression de postes (pour augmenter la part du gâteau, il faut diminuer le nombre de personnes qui se le partagent). Et les enseignants qui ont vu leur poste supprimé sont alors affectés sur plusieurs établissements, voire sur des postes qui ne correspondent pas à leur formation. C'est l'avènement du flexiprof : il enseigne plus d'heures, plus de matières, pour un coût moins élevé.



Cette stratégie est assez implacable et surtout inodore. Dans les médias, c'est la version officielle qui prédomine : moins d'élèves, moins de profs. Et lorsque les enseignants manifestent et peuvent témoigner, il est difficile d'expliquer en détail le raisonnement exposé précédemment. Résultat, les reportages qui doivent faire 1min30 simplifient le mot d'ordre : il faut "sauver le service public". L'opinion ne sait plus pourquoi les professeurs manifestent. Les motifs sont trop vagues par rapport à l'argumentation matraquée à longueur de temps : "moins d'élèves, moins de profs". Le gouvernement peut alors continuer en toute quiétude la politique de baisse des coûts, sans le dire, puisque l’Education ne peut être qu’une "priorité nationale".

source
in rezo.net
http://www.politique.net/2008021902-education-nationale-suppression-de-postes.htm

Anonyme a dit…

Merci pour les précieuses explications sur la construction dans l'enseignement d'un faux excédent de profs... j'ai enfin compris!
(je suis un futur prof en attente de poste...)